samedi 10 décembre 2011

L'impasse Montebourg

               


           Contrairement à une idée dans l'air du temps, il n'est pas suffisant, pour acquérir la réputation d'homme d'Etat, de multiplier les vociférations et de tenir un discours populiste.
          M. Montebourg, autoproclamé "troisième homme" de la primaire socialiste, ne fait pas honneur à la République. Après s'être présenté, en effet, comme le porte-parole du Peuple, se disant "fils de boucher" et fier de l'être, le dandy de l'Assemblée nationale use désormais d'une rhétorique franchement extrémiste : partisan d'une "remise en ordre musclée du système bancaire et financier (sic), il s'est récemment prononcé pour interdire à nos aînés la députation, voulant "fixer l'âge limite à soixante-sept ans révolus", et ce procureur à l'"ego" démesuré (selon les mots de Martine Aubry) de stigmatiser nommément certaines personnalités du Parti socialiste, Jack Lang, ou encore Jean-Louis Bianco.

          L'exaltation de la jeunesse, l'hyperbole généralisée, la haine des sphères financières, telles sont les armes dont use M. Montebourg, aux antipodes du discours républicain traditionnel. Justicier au sein de son parti (MM. Guérini, Lang et Kucheida en ont fait les frais), M. Montebourg, s'il était un jour élu président de la République, ne risquerait-il pas de se transformer en inquisiteur national?

          Heureusement, il est des hommes de gauche, humanistes, républicains, progressistes, qui ne tombent pas dans le piège de l'imprécation perpétuelle. Aujourd'hui que le Parti socialiste est en partie pris en otage par les frasques de M. Montebourg, la France a besoin d'un homme responsable, libre, circonspect. Jean-Pierre Chevènement est celui-là.


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