lundi 8 août 2011

Défendre la laïcité, c'est défendre la République

Alors que les provocations de mouvements semble-t-il ignorants des lois républicaines de notre pays se multiplient, signe d'une mauvaise assimilation accentuée sans doute par la ghettoïsation de certaines banlieues et les conditions d'accueil difficiles des immigrés d'origine maghrébine, il est nécessaire de rappeler que la loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905 continue à s'appliquer en 2011, et à tout le monde.

Mme Duflot et M. Besancenot signataires d'une pétition pour le droit des femmes voilées à accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires

L'association "Mamans Toutes Egales" (MTE), non contente de fustiger la loi du 15 mars 2004 "interdisant l'école publique aux élèves musulmanes portant le foulard" (selon ses termes) et la "loi anti-niqab" de 2010 -en réalité l'interdiction d'avoir le visage voilé dans l'espace public- , a mis en ligne le 6 juin 2011 une pétition visant à peser sur la classe politique française : estimant que l'exclusion des femmes voilées des sorties scolaires serait à la fois discriminatoire et contraire à l'esprit de la loi de 1905, ce lobby entend, avec l'aide d'organisations comme le Nouveau Parti Anticapitaliste et la bénédiction de Mme Cécile Duflot, interdire à l'Etat de faire vivre ce principe fondamental de séparation du public et du privé qu'est la laïcité.
"Les parents d'élèves doivent respecter les principes de neutralité et de laïcité", avait dit Luc Chatel en mars dernier, confronté à un cas semblable. Espérons que le ministre de l'Education nationale n'en restera pas aux paroles, et surtout saura convaincre M. Sarkozy...

M. Sarkozy est "catholique de tradition et de coeur"

En effet, s'il s'agit évidemment de ne rien céder aux organisations militant contre la laïcité, il convient également de réaffirmer aujourd'hui la nécessité d'un réajustement de la loi de 1905, à l'heure où l'on observe un certain renforcement de la pratique religieuse, qui tend souvent à empiéter sur l'espace public.
Or, depuis l'élection de M. Sarkozy en 2007, que constate-t-on? Des attaques permanentes contre la loi.
On connaissait la conception du président de la République d'une "laïcité positive" (entendons une laïcité qui garantirait aux individus le droit de pratiquer leur religion, tandis que l'esprit de 1905 est tout autre : il impose simplement la séparation du public et du religieux, avec sobriété) ; il proposait déjà dans son ouvrage La République, les religions, l'espérance (2004) un "financement national" des lieux de culte musulmans...
Lors de son discours du Latran, en 2007, il claironnait : "la République a intérêt à ce qu'il existe une réflexion morale inspirée de convictions religieuses", et affirmait la supériorité d'un enseignement religieux sur un enseignement classique dans l'acquisition des vertus morales, alors que, comme chacun sait, l'édifice républicain repose très largement sur la généralisation de l'instruction publique.
Plus grave, quoique la neutralité du président de la République soit un principe républicain, M. Sarkozy ne se disait-il pas "catholique de tradition et de coeur" (2007)? Plusieurs de ses ministres, de même, n'ont cessé d'afficher leurs croyances : Mme Boutin, aujourd'hui à la tête du Parti chrétien-démocrate, Mme Amara, et bien d'autres. D'ailleurs, certains opposants ne sont pas plus responsables : M. Besancenot et sa candidate voilée, aux élections régionales de 2010, n'ont pas fait honneur à la République.

Refuser les pressions, réaffirmer la séparation des Eglises et de l'Etat

Devant toutes ces dérives, il faudrait réaffirmer un certain nombre de principes. Tout d'abord, le refus sans ambiguïté du financement des lieux de culte par l'Etat. Ensuite, l'exclusion immédiate des élèves ou parents d'élèves qui feraient des réclamations du fait de leur religion, à la cantine ou en classe. De même, la séparation des Eglises et de l'Etat devrait être effective au cours des cérémonies républicaines (on a vu que lors de l'hommage national aux soldats tués en Afghanistan, en juillet, M. Sarkozy a été filmé dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides en train de prier puis de se signer : mélange inadmissible des genres). Enfin, le président de la République ne devrait sous aucun prétexte se rendre aux invitations d'organisations religieuses, en tant que leurs intérêts sont étrangers à ceux de l'Etat : au dîner annuel du CRIF (Conseil représentatif des Institutions Juives de France), par exemple, où M. Sarkozy a pourtant l'habitude d'aller...
Voilà un certain nombre de pistes que les candidats à l'élection présidentielle de 2012 qui n'ignoreraient pas les soubresauts de notre histoire nationale, et ce que les Français doivent à la loi de 1905, défendront vaillamment.
M. Baylet, président du Parti radical de gauche et candidat à la primaire socialiste, , et M. Chevènement, candidat du Mouvement républicain et citoyen, sont de ceux-là. Mme Aubry, M. Hollande, Mme Joly n'ont guère évoqué leur position. A quelques mois de l'élection, et à un moment où des groupes obscurantistes s'en prennent à la laïcité, il serait temps de le faire.

jeudi 4 août 2011

Analyse des évolutions des sondages sur le site "cmonvote" ce dernier mois

Parce qu'il est nécessaire, quand on est engagé dans une campagne, de sonder de la meilleure des façons les aspirations du peuple, nous analyserons tous les mois l'évolution des sondages sur le site politique "cmonvote", qui recueille chaque semaine plus de mille votes électroniques des citoyens français.
Tout en prenant en compte la dimension quelque peu aléatoire de ces sondages (du fait du faible nombre de participants ; du fait de la non représentativité des votants ; du fait du militantisme plus ou moins développé chez les soutiens des candidats), il semble que nous puissions tirer un certain nombre de conclusions sur les grandes évolutions scrutin après scrutin.

1) Les grands candidats

Tout d'abord, les sondages successifs ont permis de mettre en évidence neuf candidats, recueillant régulièrement plus de 2% des votes, classés ici selon leurs résultats du jeudi 4 août :
-Le candidat du Parti socialiste (encore inconnu)
-Le président de la République actuel, Nicolas Sarkozy
-La candidate du Front national, Marine Le Pen
-Le candidat (probable) du MoDem, François Bayrou
-Le candidat du Front de Gauche, soutenu par le Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon
-La candidate d'Europe-Ecologie Les Verts, Eva Joly
-Le candidat (probable) du Parti radical valoisien, Jean-Louis Borloo
-Le candidat (probable) de République solidaire, Dominique de Villepin
-Le candidat du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement

2) a/ Les candidats aux primaires socialistes

Avec 45.08% des votes de la primaire le 7 juillet dernier, François Hollande était largement en tête devant Martine Aubry (25.39%) et Ségolène Royal (19.95%).
Les résultats de ce soir confirment cette domination en l'amplifiant. François Hollande est désormais crédité de 44.9 % des intentions de vote, tandis que Martine Aubry chute à 20.82% ; Ségolène Royal, définitivement hors-jeu, n'obtient plus que 13.47% des votes.

Il est toutefois à noter que Manuel Valls, candidat présenté comme le plus libéral, opère une remontée imortante, obtenant 10.2% des intentions de vote des sympathisants socialistes (contre 5.44% le 7 juillet).
MM. Montebourg et Baylet, transparents dans la campagne, restent au-dessous des 5% des intentions de vote.

L'évolution constatée ce dernier mois marque de toute évidence trois phénomènes :
-Martine Aubry n'a pas convaincu sur sa capacité à prendre les rênes de l'Etat. Sa maladresse dans l'expression, ses prises de position hasardeuses (sur le budget du Ministère de la Culture, par exemple), ses propos souvent démagogiques, agacent visiblement les Français. Sa crédibilité ne dépasse pas, semble-t-il, celle de Ségolène Royal en 2007.
-L'avance de François Hollande, encore augmentée, est la preuve que l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste a la carrure d'un homme d'Etat. Droit, posé, raisonnable, il s'impose comme le candidat naturel du parti.
-Manuel Valls, sans doute favorable à M. Hollande, et Mme Royal, devraient arbitrer le second tour de la primaire, même si la victoire semble aujourd'hui promise, même sans soutien supplémentaire, à M. Hollande.

2) b/ La lutte pour le second tour : M. Sarkozy/Mme Le Pen

Il y a un mois, Marine Le Pen était dans une position telle qu'elle inquiétait fortement le chef de l'Etat dans l'optique de la qualification au second tour de la présidentielle, avec un score de 19.2% contre 19.59% à Nicolas Sarkozy.
Toutefois, l'avance de M. Sarkozy semble aujourd'hui beaucoup plus confortable (21.34% des intentions de vote contre 18.64% à Mme Le Pen). Il est vrai que si le score de cette dernière stagne, et diminue globalement (ses emportements lassent-ils l'opinion?), celui du chef de l'Etat ne cesse au contraire d'augmenter : ses efforts pour se "représidentialiser", selon le jargon des journalistes spécialisés (c'est-à-dire sa volonté d'apparaître comme la véritable 'incarnation de la Nation), a donné ses fruits. Cependant, la légère baisse de cette semaine paraît due aux mauvais chiffres du chômage (en hausse en juillet). Un contretemps qui ne devrait pas stopper l'élan retrouvé du président de la République.

3) c/ La bataille du centre : Bayrou/Borloo/Villepin

Entre la gauche et la droite, un espace s'est peut-être dégagé, quoique représentant à peine 15% de l'électorat.
M. Bayrou, candidat malheureux en 2007, est manifestement le mieux placé aujourd'hui, avec un score supérieur à celui du mois précédent (11.26% en août et 9.56% en juillet). Proche des agriculteurs, très pro-européen, il a une personnalité charismatique qui retient l'attention du peuple.
En revanche, MM. Borloo et Villepin ne décollent pas. Totalisant à eux deux quelques 6% des suffrages en juillet, 5% en août, ils ne séduisent guère, la faute à une identité trouble, entre soutien à la politique du gouvernement et volonté timide de s'en démarquer. Ils ne marqueront pas la campagne.

4) d/ Les gauches : Mélenchon/Joly/Chevènement

Jean-Luc Mélenchon, principal représentant de l'extrême gauche, est stable aux alentours de 5.5% (5.51% en juillet ; 5.86% en août).
Mme Joly, vainqueur des primaires de son parti, n'a pas vu sa réussite confirmée dans le coeur des Français : à 4.13% en juillet, elle est tombée à 3.6%. Le parti écologiste devrait voir la tradition se confirmer, à savoir l'échec cuisant de son candidat à l'élection présidentielle. Il est vrai que la proposition de Mme Joly de supprimer le défilé militaire du 14 juillet ne parle pas en sa faveur...
Jean-Pierre Chevènement, enfin (qui a justement critiqué la position d'Eva Joly), obtient 1.8% des voix cette semaine, contre 1.53% le mois dernier. Il n'en reste pas moins que l'évolution des sondages lui est favorable : il est passé en quelques mois de 0.8% à plus de 2% la semaine dernière. Le futur devrait confirmer cette tendance.

2) Les candidats mineurs : Boutin/Dupont-Aignan/Nihous/Poutou/Arthaud

Représentant moins de 5% de l'électorat, ces candidats n'émergent décidément pas. Les trois premiers, s'ils obtiennent les 500 signatures, serviront d'appoint à M. Sarkozy. Les deux autres gonfleront le score de la gauche.

3) Le second tour

Il y a un mois, le second tour voyait une victoire assez nette de M. Hollande, candidat du Parti socialiste, face à M. Sarkozy (52.61% contre 47.39%).
Toutefois, les dernières semaines ont vu un resserrement important, les deux candidats étant aujourd'hui à égalité dans les sondages, de telle sorte que l'élection présidentielle de 2012 semble plus ouverte que jamais.





mercredi 3 août 2011

Le programme faiblard de Jean-Michel Baylet

         
          Le moins connu des candidats à la primaire socialiste d'octobre 2011, Jean-Michel Baylet, a beau s'affirmer radical de gauche (il est depuis quinze ans le président du parti du même nom), le programme qu'il a, avec son équipe, concocté pour l'élection présidentielle de 2012, retient peu de choses de la tradition humaniste, républicaine et patriote des idées radicales.

"Ne pas refuser la réalité d'une économie définitivement mondialisée"

          Quatre-vingt-dix pages, accessibles sur le site internet du PRG, résument la vision du monde de M.Baylet, héritée presque entièrement de la "deuxième gauche", cette fameuse tendance du Parti socialiste qui, sous l'égide de MM. Rocard, Delors ou Bérégovoy, convainquit en 1983 François Mitterrand de renoncer à relancer la croissance par la consommation, pour favoriser les entreprises, le capital plutôt que le travail. Cette conception très libérale du rôle de l'Etat, son opposition à toute intervention supplémentaire substantielle comme à un protectionnisme pourtant nécessaire pour sauver nos ouvriers et nos agriculteurs, incitent M. Baylet à accepter sans rechigner la mondialisation, à "ne pas refuser la réalité d'une économie définitivement mondialisée" (page 13). Dans les années 20, Edouard Herriot, président du Parti radical-socialiste, s'insurgeait contre "le mur d'argent" symbolisé par les milieux bancaires et financiers. A croire que les temps ont bien changé... De fait, selon M. Baylet, on ne saurait, en 2011, défendre "les intérêts d'un secteur public hypertrophié et intangible"... Ainsi, homme du consensus, il ne propose pas de changement réel de politique économique, pas de nationalisations : est-il seulement réformiste?

          De même que son programme économique va à l'encontre des espoirs des Français, de même les agriculteurs, extrêmement affaiblis par la crise, ne sont pas gâtés par les idées du PRG : non seulement les aides financières seront soumises à l'adoption de normes environnementales extrêmement strictes, mais l'aide apportée par l'Union européenne aux grands exploitants doit selon M. Baylet être remise en question : "Il convient également de lutter contre les effets pervers de subventions européennes hautement profitables à des exploitations quasi latifundiennes". Enfin, comme si l'existence de nos agriculteurs n'était pas assez difficile, le PRG propose d'encourager "la formation du conjoint lui permettant d'avoir une activité hors agriculture, venant compléter les revenus agricoles", alors que bien souvent les épouses doivent aider à la traite, à la moisson, ou à la maison. Pourtant l'Etat a des responsabilités morales vis-à-vis des agriculteurs, grâce auxquels notre sécurité alimentaire est assurée. Par un contrôle sévère des marges de la grande distribution, par un protectionnisme rigoureux empêchant la concurrence déloyale des autres Etats, notamment européens, enfin par une augmentation des impôts des plus riches destinée à améliorer les conditions de travail de ceux qui les nourrissent, l'Etat se doit de montrer son attachement aux agriculteurs.

"La valorisation des compétences, au lieu des connaissances"

          Dans le droit fil, encore une fois, de la "deuxième gauche", et surtout parce que cela est dans l'air du temps, M. Baylet, bien qu'il affirme vouloir faire de l'éducation et de la culture des priorités, affirme une vision opposée en tous points à l'idéal républicain d'une école élitiste, antidémagogique, axée sur les humanités.
Ainsi, plutôt que d'insister sur l'acquisition de notre culture immémoriale, par pur pédagogisme, il veut avant toute chose "inscrire les textes d'auteurs contemporains dans les manuels scolaires". Une façon de mettre en confiance les enfants? La suite de son programme prouve, hélas, que c'est bien plutôt une véritable infantilisation des élèves que le PRG veut mettre en place, par exemple en voulant "changer le fonctionnement des conservatoires de musique pour promouvoir une pratique ludique, notamment en développant un accès à l'instrument sans solfège". En somme, pas de théorie, que de la pratique. Cette idéologie de la facilité, héritée pour le coup de mai 68, vaut d'ailleurs pour toutes les générations : la "démocratisation de l'accès à l'ENA" passe ainsi par "la valorisation des compétences, au lieu des connaissances, dans le concours interne". L'élitisme des classes préparatoires, symbole de l'exception française, n'est pas, semble-t-il un motif de fierté pour le PRG, d'où la proposition de "mettre les moyens de l'Université, au moins, à parité de ceux des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles", comme si une licence de psychologie équivalait à la préparation à l'ENS...

"Dépénaliser la consommation privée de drogues douces"

          On pouvait espérer, de la part d'un parti jadis sérieux, des prises de position raisonnables sur les questions de société. Malheureusement, la démagogie est là encore de mise. Outre le droit à l'adoption pour les homosexuels mariés, M. Baylet compte bien "dépénaliser la consommation privée de drogues douces", de même qu'il propose, par jeunisme, un "statut du jeune élu au niveau européen afin de permettre la mixité civique". Il est vrai que la question des "minorités" taraude le PRG. A une époque où, selon lui, "les droits à la différence (...) ou les droits des minorités sont mis à mal", dans la filiation de la "deuxième gauche", il entend bien mettre en avant l'autonomie des communautés de base, dans le sens inverse de l'idéal universaliste défendu par les radicaux et républicains historiques, comme l'est M. Chevènement. Plutôt qu'une culture nationale, ciment de l'intégration à la communauté française, Jean-Michel Baylet préfère "valoriser les cultures régionales", en estimant que "l'enseignement des langues régionales doit être soutenu". De même, un certain nombre de mesures, dont nous ne développerons pas ici le contenu, invitent les employeurs à engager en priorité des "jeunes" -sans doute est-ce aussi une minorité...

L'Europe doit "parler d'une seule voix"

          Enfin, M. Baylet se veut avant toute chose européen. "Le temps est venu de passer de l'Union Européenne à l'Europe Fédérale", claironne-t-il, avant de fustiger l'Europe des Nations, lui préférant la subordination des politiques nationales aux décisions du Parlement européen. "L'existence d'un système législatif européen repose sur deux principes, deux "piliers" : l'effet direct des normes européennes et la primauté de celles-ci sur les droits nationaux". Autrement dit, le PRG ne considère pas la souveraineté française comme quelque chose de primordial, au moment même où des recors d'abstention sont battus aux scrutins européens, signe d'un rejet fort de l'Europe fédérale qu'il entend instituer. D'ailleurs, la France pourrait bien ne pas avoir son mot à dire dans les décisions à venir : en effet, le PRG prône "l'abandon de la règle de l'unanimité au profit d'une majorité qualifiée, notamment pour les réformes institutionnelles et les adhésions d'Etats". A l'heure où les dissonances sont permanentes, tant au niveau économique qu'au niveau diplomatique, M. Baylet veut développer l'armée commune à l'Union, de sorte que l'Europe puisse "parler d'une seule voix". A-t-il oublié la cacophonie de la guerre en Irak?

          Réfomisme prudent, décentralisation s'effectuant au détriment de la cohésion nationale, affaiblissement de la souveraineté française dans le cadre de l'Europe fédérale, politique culturelle démagogique, pédagogisme... ; autant de fautes qui font presque oublier le seul vrai point positif du programme de M. Baylet : la défense (cette fois dans la plus pure lignée radicale) de la laïcité. En proposant la création d'un "Observatoire de la laïcité" chargé d'un rapport annuel sur le respect de la loi de 1905 en France, ou encore l'abrogation définitive de l'article 89 de la loi d'août 2004, le président du Parti radical de gauche fait honneur à sa position. Il n'en reste pas moins que la faiblesse de son programme désarçonne le lecteur, venant d'un homme de gauche. M. Baylet n'est, de toute évidence, pas un enthousiaste, et il n'est guèreétonnant que son nom soit jusqu'à présent resté inconnu. Ce n'est pas de la démagogie qu'attend le peuple ; c'est un programme à la fois humaniste, lucide et confiant dans le destin de notre pays. M. Chevènement reste le seul à porter un tel projet.