Au moment où les Français sont choqués par l'inexpérience des différents candidats du Parti socialiste à l'élection présidentielle, la gauche est de toute évidence à la recherche d'un homme capable d'incarner les principes auxquels elle est le plus attachée : l'égalité républicaine, la souveraineté du peuple, le droit au travail, la restauration des services publics.
Ni M. Hollande, ni Mme Aubry, tous deux favorables au Traité européen de mai 2005, tous deux désavoués par le suffrage des Français, ne sont en position de représenter la gauche en 2012.
Pour cela, il faudrait une connaissance parfaite des rouages de l'Etat. Or, M. Hollande, favori des sondages, n'a jamais été ministre. Quant à Mme Aubry, si elle a été pendant cinq ans ministre, elle n'a jamais occupé de poste régalien.
A l'opposé, Jean-Pierre Chevenèment fait figure de grand homme d'Etat. Il est en effet celui qui a permis l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981, après lui avoir fait allégeance lorsqu'il régnait sur la gauche du Parti socialiste, à travers le CERES. Ministre de la Recherche, de l'Education nationale, puis de la Défense sous la présidence de Mitterrand, ministre de l'Intérieur du gouvernement de Lionel Jospin, il est sans doute, avec Laurent Fabius, l'homme de gauche le plus expérimenté.
Mais là n'est pas l'essentiel. Son expérience, il l'a toujours mise au service de la France : contre le traité de Maastricht en 1992, contre le traité constitutionnel en 2005, il reste celui qui a indéfectiblement pris parti pour le peuple, s'opposant à Jacques Delors et à Michel Rocard en 1983, en prônant la sortie du Système monétaire européen plutôt que de mener une politique libérale.
Surtout, Jean-pierre Chevènement a le mérite immense, à l'époque où le Parti socialiste n'a plus guère d'idéaux, de régler son pas sur le pas des républicains historiques : héritier de Clemenceau, d'Alain, d'Herriot, il a été soutenu, en 2002, par les plus grands résistants, à commencer par le couple Aubrac.
Les signes ne trompent pas : depuis plusieurs semaines, la voix de M. Chevènement se fait à nouveau entendre. L'essor de la gauche humaniste et républicaine est la véritable cause du rejet progressif de la gauche sociale-libérale, incarnée par le Parti socialiste.
Dans neuf mois, si les Français le veulent, une politique à la fois droite, sobre et ambitieuse pourra être mise en place.
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