A neuf mois du premier tour de l'élection présidentielle de 2012, les Français, las du spectacle offert par le Parti socialiste, ressassant sans but, par paresse intellectuelle, le même discours compassionnel qui a causé sa perte en 2007, s'apprêtent de toute évidence à réélire à la tête de l'Etat M. Sarkozy. En effet, le bilan de ce dernier, quoique désolant, n'est pas une raison suffisante pour lui préférer l'opposition parlementaire, laquelle, depuis plus de vingt-cinq ans, a oublié jusqu'aux principes fondamentaux qui firent sa force.
La hausse des impôts pour les plus riches de nos compatriotes, la politique de relance de la consommation, l'augmentation des aides sociales, les nationalisations, les engagements diplomatiques anti-impérialistes... Autant de mesures prises en 1981 dont le Parti socialiste n'entend plus assumer la paternité. Qu'on écoute Monsieur Hollande, refuser de remettre entièrement à plat la réforme des retraites, ou Madame Aubry, ravie de voir Christine Lagarde, partisane d'une intervention moindre de l'Etat, accéder à la présidence du Fonds monétaire international. Quant à Manuel Valls, il estimait, en 2009, que le mot "socialisme" était "dépassé"...
Mais en plus de désavouer ses idéaux sociaux, du fait d'une transformation sociale-libérale de sa politique, le principal parti d'opposition, timoré, inconsistant en matière de sécurité, peine à apparaître comme le champion de l'unité et des valeurs de la République que les Français appellent de leurs voeux. La laïcité, la souveraineté du peuple, la méritocratie par le redressement de l'Education nationale, surtout, le droit à la sûreté, le plus sacré de tous ; ces idées-forces, le Parti socialiste, soumis à la dictature de l'Unions européenne, les a abandonnées. Depuis 1983, date à laquelle fut prise par M. Mitterrand la décision de rester au sein du Système monétaire européen, quitte à promouvoir une politique de baisse des dépenses publiques, - orchestrée par le trio Fabius, Delors, Bérégovoy -, le Parti socialiste n'est plus le parti du peuple.
A contre-courant de ces trahisons successives, Jean-Pierre Chevènement, rédacteur du très ambitieux "Projet socialiste pour les années quatre-vingt", trois fois démissionnaire du gouvernement, à chaque fois par conviction, les avait déjà dénoncées lors de son divorce d'avec le PS, en 1993 : "Le souffle du parti d'Epinay s'éteint peu à peu...", regrettait-il.
Plus récemment, adversaire résolu de la réforme de la Constitution européenne, il a triomphé avec le peuple français le 29 mai 2005, tandis le Parti socialiste tenait le même discours que MM. Chirac et Sarkozy, en appelant à voter pour le "oui"...
Défenseur de la souveraineté française et de la souveraineté du peuple, M Chevènement, grand humaniste, parfait exemple de la méritocratie républicaine (ses parents étaient instituteurs), n'a jamais cessé de mettre ses compétences au service de l'Etat, depuis l'ENA jusqu'à sa fondation, Res Publica.
Ministre de l'Education nationale entre 1984 et 1986, il a pu, à travers son expérience des réalités, prendre conscience des besoins de la jeunesse française, de ses envies, de ses ambitions, loin du stéréotype abêtissant dans lequel le Parti socialiste l'enferme (celui du "jeune des quartiers" sans horizon et facilement influençable).
Surtout, ses origines et son parcours en font un homme d'Etat hors pair, loyal, comme il en existe très peu en France. Les responsabilités qu'il a exercées au ministère de l'Intérieur (1997-2000) ne peuvent que rassurer sur son habilité à assurer le maintien de l'ordre - l'ordre républicain, c'est-à-dire l'ordre juste.
En 2012, il faudra un capitaine à bord, un président pour la France, qui saura mettre la barre à gauche, dans le respect de nos valeurs républicaines. Nous sommes persuadés que Jean-Pierre Chevènement a toutes les qualités pour être cet homme, et nous le soutiendrons avec force dans le combat qui s'annonce.
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