jeudi 4 août 2011

Analyse des évolutions des sondages sur le site "cmonvote" ce dernier mois

Parce qu'il est nécessaire, quand on est engagé dans une campagne, de sonder de la meilleure des façons les aspirations du peuple, nous analyserons tous les mois l'évolution des sondages sur le site politique "cmonvote", qui recueille chaque semaine plus de mille votes électroniques des citoyens français.
Tout en prenant en compte la dimension quelque peu aléatoire de ces sondages (du fait du faible nombre de participants ; du fait de la non représentativité des votants ; du fait du militantisme plus ou moins développé chez les soutiens des candidats), il semble que nous puissions tirer un certain nombre de conclusions sur les grandes évolutions scrutin après scrutin.

1) Les grands candidats

Tout d'abord, les sondages successifs ont permis de mettre en évidence neuf candidats, recueillant régulièrement plus de 2% des votes, classés ici selon leurs résultats du jeudi 4 août :
-Le candidat du Parti socialiste (encore inconnu)
-Le président de la République actuel, Nicolas Sarkozy
-La candidate du Front national, Marine Le Pen
-Le candidat (probable) du MoDem, François Bayrou
-Le candidat du Front de Gauche, soutenu par le Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon
-La candidate d'Europe-Ecologie Les Verts, Eva Joly
-Le candidat (probable) du Parti radical valoisien, Jean-Louis Borloo
-Le candidat (probable) de République solidaire, Dominique de Villepin
-Le candidat du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement

2) a/ Les candidats aux primaires socialistes

Avec 45.08% des votes de la primaire le 7 juillet dernier, François Hollande était largement en tête devant Martine Aubry (25.39%) et Ségolène Royal (19.95%).
Les résultats de ce soir confirment cette domination en l'amplifiant. François Hollande est désormais crédité de 44.9 % des intentions de vote, tandis que Martine Aubry chute à 20.82% ; Ségolène Royal, définitivement hors-jeu, n'obtient plus que 13.47% des votes.

Il est toutefois à noter que Manuel Valls, candidat présenté comme le plus libéral, opère une remontée imortante, obtenant 10.2% des intentions de vote des sympathisants socialistes (contre 5.44% le 7 juillet).
MM. Montebourg et Baylet, transparents dans la campagne, restent au-dessous des 5% des intentions de vote.

L'évolution constatée ce dernier mois marque de toute évidence trois phénomènes :
-Martine Aubry n'a pas convaincu sur sa capacité à prendre les rênes de l'Etat. Sa maladresse dans l'expression, ses prises de position hasardeuses (sur le budget du Ministère de la Culture, par exemple), ses propos souvent démagogiques, agacent visiblement les Français. Sa crédibilité ne dépasse pas, semble-t-il, celle de Ségolène Royal en 2007.
-L'avance de François Hollande, encore augmentée, est la preuve que l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste a la carrure d'un homme d'Etat. Droit, posé, raisonnable, il s'impose comme le candidat naturel du parti.
-Manuel Valls, sans doute favorable à M. Hollande, et Mme Royal, devraient arbitrer le second tour de la primaire, même si la victoire semble aujourd'hui promise, même sans soutien supplémentaire, à M. Hollande.

2) b/ La lutte pour le second tour : M. Sarkozy/Mme Le Pen

Il y a un mois, Marine Le Pen était dans une position telle qu'elle inquiétait fortement le chef de l'Etat dans l'optique de la qualification au second tour de la présidentielle, avec un score de 19.2% contre 19.59% à Nicolas Sarkozy.
Toutefois, l'avance de M. Sarkozy semble aujourd'hui beaucoup plus confortable (21.34% des intentions de vote contre 18.64% à Mme Le Pen). Il est vrai que si le score de cette dernière stagne, et diminue globalement (ses emportements lassent-ils l'opinion?), celui du chef de l'Etat ne cesse au contraire d'augmenter : ses efforts pour se "représidentialiser", selon le jargon des journalistes spécialisés (c'est-à-dire sa volonté d'apparaître comme la véritable 'incarnation de la Nation), a donné ses fruits. Cependant, la légère baisse de cette semaine paraît due aux mauvais chiffres du chômage (en hausse en juillet). Un contretemps qui ne devrait pas stopper l'élan retrouvé du président de la République.

3) c/ La bataille du centre : Bayrou/Borloo/Villepin

Entre la gauche et la droite, un espace s'est peut-être dégagé, quoique représentant à peine 15% de l'électorat.
M. Bayrou, candidat malheureux en 2007, est manifestement le mieux placé aujourd'hui, avec un score supérieur à celui du mois précédent (11.26% en août et 9.56% en juillet). Proche des agriculteurs, très pro-européen, il a une personnalité charismatique qui retient l'attention du peuple.
En revanche, MM. Borloo et Villepin ne décollent pas. Totalisant à eux deux quelques 6% des suffrages en juillet, 5% en août, ils ne séduisent guère, la faute à une identité trouble, entre soutien à la politique du gouvernement et volonté timide de s'en démarquer. Ils ne marqueront pas la campagne.

4) d/ Les gauches : Mélenchon/Joly/Chevènement

Jean-Luc Mélenchon, principal représentant de l'extrême gauche, est stable aux alentours de 5.5% (5.51% en juillet ; 5.86% en août).
Mme Joly, vainqueur des primaires de son parti, n'a pas vu sa réussite confirmée dans le coeur des Français : à 4.13% en juillet, elle est tombée à 3.6%. Le parti écologiste devrait voir la tradition se confirmer, à savoir l'échec cuisant de son candidat à l'élection présidentielle. Il est vrai que la proposition de Mme Joly de supprimer le défilé militaire du 14 juillet ne parle pas en sa faveur...
Jean-Pierre Chevènement, enfin (qui a justement critiqué la position d'Eva Joly), obtient 1.8% des voix cette semaine, contre 1.53% le mois dernier. Il n'en reste pas moins que l'évolution des sondages lui est favorable : il est passé en quelques mois de 0.8% à plus de 2% la semaine dernière. Le futur devrait confirmer cette tendance.

2) Les candidats mineurs : Boutin/Dupont-Aignan/Nihous/Poutou/Arthaud

Représentant moins de 5% de l'électorat, ces candidats n'émergent décidément pas. Les trois premiers, s'ils obtiennent les 500 signatures, serviront d'appoint à M. Sarkozy. Les deux autres gonfleront le score de la gauche.

3) Le second tour

Il y a un mois, le second tour voyait une victoire assez nette de M. Hollande, candidat du Parti socialiste, face à M. Sarkozy (52.61% contre 47.39%).
Toutefois, les dernières semaines ont vu un resserrement important, les deux candidats étant aujourd'hui à égalité dans les sondages, de telle sorte que l'élection présidentielle de 2012 semble plus ouverte que jamais.





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